Flemmard, paresseux...

Dire de Luke qu'il était un sacré paresseux était un doux euphémisme. Ils étaient rares les enseignants à avoir vu son visage en cours. Le jeune homme ne se pointait qu'aux UE qui l'intéressaient. Déjà il n'avait pas voulu venir ici et si son père ne lui avait pas fait de petits yeux implorants il serait certainement au milieu des chevaux à apprendre sur le tas son futur métier d'animateur social.
Comme toujours lorsqu'il séchait, ses choix étaient prévisibles, ou il allait lézarder dans le parc du campus entre les racines d'un arbre, un livre sur le nez, ou il allait squatter la salle commune à ne rien faire à part laisser traîner ses oreilles et à rire sous cape des ennuis d'une futilité affligeante de certains étudiants. La dernière en date avait été une sombre histoire de vêtements...une étudiante aurait le même "top" qu'une autre. Mon Dieu...il est vrai que cela allait empêcher le monde de tourner.
Luke jetta son sac de cours près du canapé et s'y vautra allègrement avec la grâce d'un chat qui s'installe calmement sur un coussin. Sans gêne, il posa ses pieds sur le bord de la table basse faisant face au canapé où des dizaines de fesses se posaient chaque jour, chaque heure et sortit d'un paquet de Marlboro un joint. Bien évidemment ce genre de choses n'étaient guère tolérées dans l'enceinte de l'établissement, mais Luke semblait jouer à un jeu dangereux avec l'administration. Voir jusqu'ouù il pourrait aller avant d'avoir droit à des remontrances sévères. C'était Princeton qui était venu à lui et à l'heure actuelle les doyens commençaient à se dire que c'était une très mauvaise idée de l'avoir accueilli. Luke n'était pas un étudiant tapageur, simplement empli de cette insolence polie et courtoise face à laquelle on se retrouvait bête.
Il alluma l'extrémité de ce qu'il prétendait être une roulée avec une mauvaise foi comique et tira une longue bouffée tandis qu'une odeur piquante et un nuage bleuté presque opaque se formait autour de lui.

[J'espère que c'était un sujet libre, sinon j'efface si ça te dérange ^^]

Biochimie, biophysique, anglais médical, Kate commençait à faire une overdose de tous ces cours plus chiants les uns que les autres et qui ne l'interessait même pas. C'est dans ces périodes qu'elle maudissait ces profs du lycée de l'avoir poussé à faire des études de médecine trois auparvant quand elle était encore au lycée.

La belle époque. Bon à part le problème des universités, vous passiez votre temps à faire la fête tous les soirs, sortir avec vos amis et faire du shopping. En tout cas ça se passait comme de cette façon pour Kate Smith, ancienne new yorkaise qui commençait à regretter avidement sa vie d'antan. Non pas qu'elle soit devenue sénile, rangée et tranquile. Au contraire, elle passait pour une garce de service (chose injustifiée, depuis quand être franche était synonyme de garce ?), écervelée (3ème année en études de médecine sans avoir de problème niveau scolaire et on est écervelée ? Bien sur, bien sur) et une fille facile (oui parce que quand un mec se tape une fille tous les soirs, c'est un Dieu vivant mais quand une fille s'amuse avec les mecs, c'est une vraie catin).

Mais bon, les gens pensent ce qu'ils veulent, ça passait par dessus la tête de Kate. Si si, je vous assure. En tout cas, en ce beau jour d'Avril, il était hors de question qu'elle se rende en cours de biochimie, c'était l'évidence même. Mais en Avril, sur la côte Est des USA, il ne fait pas très chaud non plus, surtout dans la matinée. Kate fut contrainte à se rendre dans le Salon Commun au lieu de faire un tour dans le parc. Tant pis.

C'est donc dans le salon commun que Miss Smith entra, vêtue d'un jupe en jean Diesel, d'un t-shirt blanc avec l'embleme d'un de ses groupes de punk-rock préférés et d'une paire de Converses basses blanches. Très punky, c'était sa passion du moment, elle ne pouvait pas vivre sans musique et était une grande collectionneuse de vinyles. Elle s'affala alors dans un des canapés en cuir installés dans la pièce qui, à cette heure là était quasiment déserte. Seul un petit groupe de première années étaient en train de glousser comme des dindes, disons les choses comme elles le sont, en montrant du doigt un étudiant assez junky qui était installé à quelques mètres de la jeune femme. Ah, les premières années, heureusement qu'elle avait passé cette période, cependant, elle ne put s'empecher de lacher un soupir en disant :

Tsss, et dire qu'un tiers des étudiantes sont comme ça, bienvenue en enfer où les langues de putes sans cervelle ont le pouvoir.

Les sarcasmes des autres étudiants, Luke n'en avait cure. Il vivait comme il l'entendait sans se soucier d'autrui. C'était ainsi qu'il avait vécu depuis des années et les choses ne changeraient aps de sitôt. Si on commençait à vivre pour et à travers l'avis des autres, on se perdait soi même et on devenait un pur produit de consommation. Bien installé dans son canapé, il laissait les petites péronelles glousser allègrement. Le retour de bâton de la vie se fera bien assez tôt, pas la peine de s'énerver pour si peu.
Une jeune femme entra dans la salle et avec un air las se laissa tomber guère loin de lui dans les canapés mis à la disposition des étudiants. Le regard clair et cristallin de Luke se posa sur cette dernière. A sa remarque un sourire éclaira son visage. Il s'étira comme un chat tout en recrachant un nuage en direction des premières annés, masquant ainsi quelques secondes leurs visages juvéniles encore ravagés par des marques d'acné. Luke était en première année depuis deux ans et autant dire que des idiots et des débiles profonds il avait eu l'occasion d'en voir défiler.
Toujours souriant, il se pencha sur l'inconnue pas très loin de lui.

"Ne te mets pas martel en tête pour si peu. Les gens de cette espèce n'évolueront jamais et ne se trouveront jamais."

Il tira sur son joint et recracha un nuage bleuté par le nez. Il approchait de la fin et n'attendit pas plus longtemps pour le faire tomber dans une cannette de soda vide qui traînait sur la table basse. Les pieds toujours posés sur cette dernière, il ne quitta pas du regard l'autre jeune femme. Elle n'étaitr pas en première année, il l'aurait déjà croisé.

"Luke Peterson...parasite officiel de Princeton mais trop utile pour être viré."

Trop utile pour les étudiants à la recherche d'un peu d'herbe et trop utile aux doyens qui croyaient utopiquement que Luke leur prouverait sa surdouance. Chose qui n'était pas prête d'arriver. Il savait qu'une fois ses études achevées, issu d'une telle université, il croulerait sous les propositions. Et Luke n'avait nulle envie qu'on lui dicte son avenir. Il en avait déjà un, auprès de ses parents.

La tête du jeune homme installé non loin d'elle se pencha lègerement vers Kate, il semblait d'ailleurs d'accord avec ce qu'elle avait dit plusieurs secondes auparavant, comme quoi, elle n'était pas la seule à penser que ce genre de filles étaient totalement stupides et déconnectées de la réalité. Mais allez dire ça à des mecs qui n'ont que leur physique et leur tableau de chasse en tête, ils vous rembarerons direct. Donnant comme prétexte "bah elles au moins, elles ne se prennent pas la tête". Traduction : tant qu'ils pouvaient se les faire, ils étaient heureux.

Mais dans ce Salon Commun, il se pourrait bien que Kate soit tombée sur un autre type de personnes, du moins à en croire sa déclaration. Kate le dévisagea quelques instants, attendant le moment où il allait commencer à changer d'avis en voyant le regard, qui se voulait envoutant, que lui avait une des premières années. Mais il n'en fit rien, ce qui fit sourire Kate. Durant ces quelques instants de dévisagement, la jeune femme avait pu constater que son interlocuteur possédait une paire d'yeux assez... comment dire, impressionante, d'un bleu totalement unique qui lui donnait un regard moqueur mais en même temps envoutant. Kate hocha la tête d'un air ravie après l'avoir écouter.

Et pourtant, ils ont le vain et utopique espoir d'évoluer un jour. Ils désanchanteront vite.

Kate se baissa pour attraper son sac à main Fendi où elle avait sans doute mis son paquet de menthol light. Sauf si elle l'avait oublié en partant de son appartement. Mais non, par chance, elle plaça une des cigarettes entre ses lèvres et l'alluma à l'aide de son briquet. Son "voisin" dirons nous, se présenta finalement d'une manière assez orginal, yep <<Luke Peterson...parasite officiel de Princeton mais trop utile pour être viré>>. Kate arqua un sourcil, bien qu'elle se doutait qu'il n'était pas le genre intello vu sa carrure mais pas non plus basketteur puisqu'elle ne l'avait jamais vu en entrainement, c'était assez original, oui je le répète.

Ravie de te connaitre alors. Kate, Kate Smith sur qui on s'amuse à coller une étiquette de garce écervelée et facile.. Fit-elle avec un clin d'oeil en tirant sur sa menthol. Mais il ne faut jamais se fier aux appareances. S'y fier est source d'erreur.

Luke opina du chef aux sages paroles de la brune. Il coula un regard en biais aux autres occupants de la salle. Plusieurs mots lui venaient en tête pour les qualifier mais un seul s'imposait de lui-même...pathétique. Tout à fait le genre de personnages qui se complaisaient dans leur fange ou ces humains qui préféraient s'émerveiller des ombres projetées dans le fond d'une grotte plutôt que d'oser aller voir comme la vie se passe à l'extérieur.
Son interlocutrice semblait avoir le ton posé des personnes blasées par ses semblables. En voyant le coûteux sac de cette dernière il avait craint l'espace d'une seconde être tombé sur une de ces nanas sans saveur, fade et sans aucun relief ni intérêt. Et Dieu seul savait combien elles étaient nombreuses ces filles. Luke les fuyait comme la peste. Il ne trouvait aucun intérêt à partager son point de vue atypique avec des jeunes femmes incapable de le comprendre et condamnant son attitude d'avance. Autant dire que son visage se fendit d'un large sourire en entendant le petit pitch de présentation que Kate lui offrit. Plus rasséréné, il se laissa aller paresseusement dans le dossier moelleux du canapé.

"Garce écervelée et facile...et bien, je suis tombé sur le gros lot dis donc. Ne t'inquiètes pas, je ne suis pas du genre à tirer des plans sur la comète et à rester sur une première impression. J'ai eu le temps de m'apercevoir que certaines personnes que l'on croyait intelligentes sont bêtes à bouffer du foin et celles qui, au premier abord sont stupides, se révèlent être des petits joyaux au milieu de notre société. Après tout, Beethoven était sourd et Picasso a eu une gloire posthume."

Il haussa les épaules et sortit une Marlboro de son paquet de cigarette. Il l'alluma en s'emparant du briquet de la jeune femme avant de le lui rendre. Il lâcha quelques petits ronsd de fumée avant de reprendre de son étrange voix cassée.

"Alors...Kate Smith...que fais tu à Princeton? Tu n'es pas en première année, sinon tu serais en compagnie de nos amis de derrière."

Kate darda sur le groupe de première un regard noir quand ces dernières recommencèrent à pouffer quand un grand blond fit son entrée dans le salon commun. Ok, on était au printemps, les hormones s'excitaient pour un rien mais tout de même, le self control, où est-il passait ? Par chance, une nouvelle fois, les filles s'arrêtèrent de glousser et un calme apaisant retomba sur la salle. Un peu de repos pour les oreilles, extase surpreme. Kate laissa retomber son sac à ses pieds, s'afonçant dans son fauteil, les yeux rivés au plafond, tirant sur sa cigarette puis laissant échapper sans vulgarité la fumée.

Elle reporte finalement son attention sur son interlocuteur, dit Luke maintenant qu'elle connaissait son prénom, qui était parti dans un petit discours que la jeune femme écouta avec attention avant de se mettre à sourire. Interessant tout ça. Kate avait maintenant l'intime conviction qu'elle avait devant elle non pas un crétin sans cervelle persuadé que la vie ne servait qu'à s'amuser en faisant n'importe quoi, mais plutot à un type qui avait conscience des problèmes de société, qui ne se fiait pas aux apparences et qui, par dessus tout, cité Beethoven ou Picasso. Allez demander au bellâtre blond qui était assis à une dizaine de mètres de Luke et Kate si il connaissait Beethoven, il vous répondrait peut-être "Non, c'est quoi ? Une nouvelle équipe de foot ?" ou au groupe de filles de première année "Picasso ? Ah ! J'adore sa ligne de vêtements !".

Effectivement, tu as tout à fait raison. Pour parler comme ça, tu dois être aussi concerner par le problème "Allez hop, je te colle une étiquette" non ?

Luke interrogea finalement la jeune femme sur ses occupations à Princeton, glissant par la même occasion, une nouvelle remarque sur ces chères victimes de la pouffialisation.

Exact, j'en ai fini avec ma première année. Ca possède quelques avantages, notamment celui de ne pas être entourée de personnes... comme elles fit-elle avec un léger coup de menton, indiquant le groupe de première année. J'en suis à ma troisième année d'étude en médecine. Pa-ss-io-na-nts conclua-t-elle avec une touche d'ironie.

Bien que ses cours l'interessent plus ou moins, elle n'avait qu'une hate, en être débarasser et de retourner sur New York. Elle haussa vaguement les épaules, avant de lui demander à son tour :

Et toi, tu devrais être en train de suivre quel cours en ce moment même ?

"On m'a collé une étiquette dans le dos dès mon enfance. On va dire qu'à l'heure actuelle je m'en accomode. De toutes façons, je sais ce que je vaut alors les racontars...je m'en fous royalement. C'est pas moi qui gaspille ma salive. La parole est d'argent mais le silence est d'or."

Tout avait commencé dès l'école primaire. Luke avait été montré du doigt parce qu'il n'avait pas de télévision chez lui. Ses hippies de parents consiéraient la télévision comme un objet du Diable, formatant des jeunes cervelles encore malléables et lorsque l'on voyait ce qui était diffusé on se rendait rapidement compte que c'était vraie t une sacrée perte de temps en plus. Très jeune on lui avait inculqué l'amour de l'art, le goût du silence religieux régnant dans un musée. Il avait vécu pendant une semaine avec des Amérindiens, toujours avec ses parents. Mister Peterson les bénissait chaque jour que Dieu faisait pour ne pas être devenu un abruti fini doublé d'un crétin congénital.
Kate était donc en troisièùme année de médecine. A ces mots, il laissa échapper un petit sifflement entre ses dents qui se voulait presqu'admiratif. Quand on se penchait sur son parcours scolaire, c'était plutôt déssastreux, et surtout dû à son côté indompté et indomptable.

"Techniquement je devrais être en troisième année de lettres. Mais étant donné que ce n'est pas du tout ce que à quoi j'aspire, on va dire que je profite pleinement de ma vingtaine pour ne pas me retrouver à trente ans pleins de regrets. Je trouve ça affreux...les adultes qui vivent avec des regrets." Il haussa les épaules et leva les yeux au plafond. "C'est con, parce que je pourrais décrocher facilement mon diplôme et être tranquille. Les doyens cesseraient de se dire que finalement je ne suis pas si malin que le disaient les psys, on me ficherait la paix. Mais je devrais rentrer dans le rang. Et je préfère mourir plutôt que de rentrer dans ce moule prédéfini et de me glisser dans la vie qu'on m'a prévu. Point de vue étrange, mais qui se tient."

C'était bizarre cette habitude qu'ont beaucoup d'adultes de choisir la facilité. Tu es bon en littérature? Lances toi là-dedans, même si ta véritable passion est de travailler dans le social. Luke préférait mener une vie de bohème qui lui plaît, avec un emploi pas très bien payé et enrichissant, plutôt que de devoir traîner les pieds chaque matin de sa vie pour aller dans un bureau où il s'ennuyerait comme un rat crevé.

[Je préviens d'avance, ça risque de partir en délire, un peu d'action tout de même xD]

Le jeune homme confirma rapidement ce que pensait Kate, à savoir si on lui avait bel et bien collé une étiquette dans le dos, et ça depuis un certain temps maintenant. Mais, Luke semblait s'en souciait que très peu, même pas du tout. Avait-il le choix de toute façon ? Pour les problèmes de réputation, on demandait jamais l'avis à la première personne conserné. Et la plupart du temps, ça se passait dans son dos.

Oui, c'est vrai... Ce n'est pas comme si c'était un symptome mortel, tu ne peux pas mourir quand tu es confronté à ce problème fit-elle en lui souriant.

S'en suit toute une explication de la part de Luke à propos de là où il devrait être, ce qu'il aimerait faire et sa philosophie de vie. D'une certaine manière, Kate était d'accord mais en réalité, elle n'avait jamais été confronté à ce genre de problème, Kate avait, jusqu'à présent, fait ce qui lui plaisait sans se préoccuper de l'avis de qui que ce soit. Et ses parents lui avaient toujours laissé carte blanche.

Quel est l'interet de rentrer dans le rang alors qu'on est en train de vivre les meilleures années de notre vie fit-elle en haussant légèrement les épaules tandis qu'elle tirait une dernière fois sur sa menthol avant de l'écraser dans le cendrier prévu à cette effet. D'ailleurs j'ai bien envie de m'amuser un peu...

Une lueur de malice s'afficha clairement dans le regard de la jeune femme, elle n'avait pas vraiment d'idées en tête, tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle avait envie de s'éclater un peu à la place d'aller en cours...

***

Le soleil était maintenant sur le point de se coucher sur le pays qu'on appelait les Etats-Unis. Dans un champ situé au New Jersey, après de multiples péripéties, deux silhouettes étaient allongés côté à côté parmis quelques bottes de foin. Evenement qu'on pourrait qualifier d'habituel dans l'Etat sauf si ces deux mêmes personnes n'étaient pas recherchés par 1° leurs profs respectifs, 2° la direction de leur université, 3° par le fermier de l'exploitation la plus proche et 4° deux policiers en civil qu'ils avaient quelque peu, euh, cherchés. Une très longue histoire...

Tout ça avait commencé quand Kate avait pensé, peut être trop fort, à s'amuser un peu. Pris d'un élan de je ne sais quoi, elle avait entrainé Luke, on ne sait pourquoi, dans les couloirs de Princeton avant qu'ils débouchent sur le parking où étaient garés plusieurs voitures, logique...

[Voilà, je te laisse continuer leur péripéties xD ddélire bien toute seule ^^]

Luke s'était laissé entraîner sans réellement râler ou discuter. Après tout n'était-il pas l'un de ceux qui s'amusaient à faire du paint-ball dans les égoûts et autres dédales sous le site de l'université? Les veilleurs de nuit et les policiers du campus l'avait élevé au rang de bête noire, une sorte de petite créature malfaisante qui les empêchait de passer uen soirée tranquille. Pour Luke, il s'agissait de faire bouger ces gros bonhommes plantés devant la télé plutôt que de partrouiller.
Il avait donc suivit la dénommée Kate. Des ennuis, il en avait déjà suffisamment et à son niveau, un de plus ou de moins ne faisait pas réellement de différence. Au pire il recevrait une convocation à laquelle il ne se présenterait aps, comme d'habitude; cela allait remonter aux oreilles de ses parents qui se contenteront de hausser les épaules en prétextant un péché de jeunesse largement pardonnable. Quand à la réputation de l'établissement...il n'en avait cure.
A partir de cette salle commune et des couloirs de Princeton, ils s'étaient retrouvés dans le parking. Luke avait surtout envie de laisser un message bien senti au doyen de l'unité littéraire. Un petit message de courtoisie sur sa coûteuse voiture toute brillante qui reposait à son emplacement réservé comme une bague de mariage dans un écrin. On chercherait encore longtemps l'auteur du tag à la bombe de peinture qui avait transformé la sobre voiture noire en chef d'oeuvre hippie avec grosses fleurs et joints dessinés partout. La fuite avait été rapide, trop rapide pour que Luke puisse savourer son oeuvre en roulant un petit pétard dans le parking sous-terrain.
S'était ensuivit une course poursuite dont leurs pas les avaient amenés à tester beaucoup de moyens de transport. Luke avait fumé juste ce qu'il fallait pour apprécier l'instant présent avec un autre regard que celui d'un stupide rebelle voulant braver le plus grand nombre d'interdits. Il voyait cette journée comme une journée d'expérimentation. Il estimait avoir pu faire bien pire, mais il ne fallait pas sombrer dans une spirale où chaque geste n'étaitpas mesuré et surtout pesé. Une question subsistait toutefois.

"Et maintenant...on fait quoi?"

Récapitulons un peu la situation si vous voulez bien : Kate n'avait pas eu l'envie de se rendre en cours aujourd'hui et s'était donc dirigée naturellement vers le salon commun, non pas pour se reposer mais pour être tranquille. Dans ce même lieu, elle avait rencontré un étudiant du même âge qu'elle et qui partegeait à peu près le même avis qu'elle sur les premières années et autres personnes qui possédaient le vain et utopique espoir d'être "cool", "fashion" et populaires. Peine perdue, ça va de soi.

Quelques paroles échangées et deux cigarettes plus tard, Kate avait eu la brillante idée, tout est relatif, de partir du salon commun avec Luke. Ils avaient atteri dans le parking sous terrin de l'université après une course poursuite imaginaire dans les couloirs du batiment. Oui, ça fait du bien de retombe en enfance parfois. Arrivé sur le parking, Luke avait sans doute eu une subite inspiration et il s'était mis à personnalier une des voitures qui étaient garées sur le parking. A qui appartenait-elle, bonne question mais Kate n'eut pas assez de temps pour la poser à Luke puisque le gardien se dirigeait droit sur eux, tel un véritable taureau.

"Et maintenant...on fait quoi?"

Bonne question, mais faut qu'on trouve une solution très vite fit-elle en voyant le gardien se rapprochait d'eux.

Effectivement, la situation pourrait tourné très mal si aucun des deux ne bougeait et ne trouvait pas une solution rapidement. Etant tout à fait apte à réfléchir à ce moment là, Kate aperçut sa voiture garée non loin de là. Elle fouilla frénétiquement dans une des poches de son sac à main, tira sur la manche de Luke et ils commencèrent à courir en direction du cabriolet de la jeune femme. La fin justifie les moyens. Bien que ça ne fusse pas la fin pour eux.

Allez monte s'exclama-t-elle en montant à son tour dans le véhicule, elle démarra en trombe,laissant ainsi le pauvre gardien seul dans son parking. Euh non, attendez, c'était pas lui qui leur courait après ? Si peut-être. Kate quitta le parking et ils arrivèrent quelques minutes plus tard sur l'autoroute qui les menerait jusqu'à la ville la plus proche.

Oh, oh, nous avons un problème constata Kate avec effroi quand elle vit le signal, annonçant qu'il n'y avait plus d'essence dans le moteur, s'allumer. J'ai comme qui dirait, oublier de refaire le plein...

En effet, deux minutes plus tard, la voiture cala au bord de la route...